Lors de sa réunion du conseil d’administration du 27 juillet, Mitsubishi Motors a décidé de "geler l’introduction de nouveaux modèles sur le marché européen", écrit-il dans un communiqué. Ce n’est pas un abandon total du marché, comme ont pu le faire les marques Chevrolet ou Infiniti, mais cela y ressemble beaucoup car si "les ventes de modèles existants ainsi que l’après-vente se poursuivront" précise le constructeur, l’avenir va très vite s’assombrir. En effet, il faut faire une croix sur les deux SUV qui devaient être lancés à la fin de cette année, sur le segment C (successeur de l’Eclipse Cross en version PHEV) et sur le segment D (successeur de l’Outlander PHEV). Et, comme l’explique Patrick Gourvennec, patron de la filiale française, dans un courrier adressé hier au réseau : A partir de 2021, seuls les véhicules conformes à la réglementation européenne en vigueur continueront d’être distribués, à savoir le Space Star (seulement jusqu’au 31 août) et le pick-up L-200. Ces deux modèles ont représenté 4.700 ventes (VP et VUL) en 2019 et 1.500 au premier semestre 2020. En 2022, avec plus qu'un pick-up à proposer, Mitsubishi sera, au mieux, l'équivalent d'un Isuzu en Europe.
Mitsubishi Motors indique que "le coût à engager en raison du gel de l’introduction de nouveaux modèles de véhicules est actuellement à l’étude". Peut-être prévoit-il un dédommagement de ses distributeurs et de ses importateurs, comme le groupe Emil Frey… Quoi qu’il en soit, Patrick Gourvennec donne rendez-vous à son réseau pour début septembre pour faire le point sur la situation.
La décision de Mitsubishi de ne pas renouveler sa gamme en Europe fait partie d’un plan global "Small is beautiful", révélé simultanément, qui prévoit une réduction de ses coûts fixes d’au moins 20% au cours des deux prochaines années "en consolidant les investissements dans les régions et produits clés". Ainsi, Mitsubishi n’investira plus en Europe, baissera ses coûts fixes en Amérique du Nord, restructurera son réseau de distribution et sa production au Japon (en fermant notamment l’usine qui assemble le Pajero) mais va augmenter sa production en Asie du Sud-Est pour en faire son moteur de croissance. La marque prévoit ainsi de vendre 375.000 véhicules en Thaïlande, au Vietnam, en Indonésie et aux Philippines, en 2022 (contre 291.000 en 2019) pour atteindre 11,4% parts de marché (+0,8 point). Pour ce faire, la marque étoffera son offre de véhicules PHEV et électriques sur ces marchés. Elle fera de même en Chine en s'appuyant sur son partenaire local GAC, ainsi qu'au Japon avec Nissan (projet de Key Car électrique commune).
Au premier trimestre de son exercice 2020/21 (avril-juin), Mitsubishi a accusé une perte nette de 176,2 milliards de yens (1,4 milliard d'euros) inscrivant 116 milliards de yens de dépréciation, en prévision de son plan de restructuration de moyen terme. Sur l'ensemble de l’exercice 2020/21, Mitsubishi prévoit une perte nette de 360 milliards de yens (2,9 milliards d'euros), contre une perte limitée à 25,8 milliards de yens (220 millions d'euros) en 2019/20.
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July 29, 2020 at 05:00AM
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